De Djerba à Raguse

 Ce seront les derniers. Les touts derniers vols maritimes de notre longue expédition. Des jours durant, nous avons survolés les vagues de nombreux océans. Les mers chaudes du pacifique, celle du Timor, d’Indonésie, la mer de Chine, la mer d’Andaman, le Golfe de Thaïlande. Puis il y eut le golfe d’Oman, la mer d’Arabie, la mer rouge, la mer méditerranée...  En tout, 4460 kilomètres au dessus de l’eau. ..Que de flots impétueux sous nos ailes. Que de vague à l’âme à l’idée d’y sombrer. Bien sûr nous étions équipés : Canot de survie, gilets de sauvetage, balises de détresse… De là à faire le grand plongeon… Pour relier la Tunisie à l’Italie, pour la dernière-fois donc, nous allons survoler la grande bleue.  En deux temps. D’abord pour gagner Raguse en Sicile puis le lendemain pour de Sicile survoler le majestueux Stromboli et rejoindre Naples. Nous quittons donc la sympathique Tunisie dont le littoral s’étend sur 1400 kilomètres. De très belles plages qui attirent chaque année six millions de touristes. Des plages, des falaises rocheuses, des zones humides que le WWF tente de préserver au mieux ; Plages, falaises rocheuses, zones humides, ces zones côtières et marines  de haute importance pour la biodiversité dans le bassin méditerranéen. « Terre » de jeu de tortues et dauphins. En cette saison la mer semble agitée, très agitée. Des remous d’écume qui basculent en tout sens. Le vent souffle et nous est favorable : A 2500 mètres d’altitude, 110 kilomètres heure de vent dans le dos. Record de vitesse battu pour nos coyotes qui filent à 151 nœuds vers la Sicile ! Un survol de l’île de Lampedusa, son port de plaisance, ses reliefs et la Sicile est en vue. Au loin des milliers de serres parsèment les terres de Raguse. La ville fût longtemps le verger de l’Italie mais aujourd’hui, avec la mondialisation, 50 pc des serres ont fermés leurs portes. Raguse et la petite piste en terre de l’aérodrome d’ « Oasi de Re » nous accueillent. « L’oasis des rois » sera notre domaine pour une nuit. Un accueil ultra-chaleureux d’Alain, le cousin d’Alexandre qui vit depuis quinze ans en Sicile. Alex qui profite de l’étape pour réparer un frein défectueux sur l’un des ULM. Une nuit de répit avant une très longue étape. Le lendemain nous quitterons Raguse et la Sicile pour rejoindre la péninsule italienne. Un tout dernier vol maritime de toute beauté vers les îles éoliennes pour découvrir tous les charmes de l’Italie vue du ciel.