Darwin: Le compte à rebours

Le ciel est lourd ce soir sur Darwin. Cumulonimbus noir dans une étouffante moiteur et des éclairs d’orages qui flashent à l’horizon. Au sein de notre hôtel, une statuette figée au pied d’une végétation luxuriante : Elle représente un homme, assis, les coudes posés sur les genoux et la main droite soutenant le menton d’une tête trop lourde. La statue patiente comme nous… Car après avoir réparé les instruments de vol de l’un de nos ULM, après avoir rempli les formalités douanières et minutieusement préparé la navigation maritime qui doit nous mener au Timor, les autorités indonésiennes tardent une nouvelle-fois à nous octroyer le laissez-passer. Selon « Flight service international », nous avons l’autorisation des services de l’immigration et de l’aéronautique. Resterait un point de blocage au département de l’intérieur. Les téléphones crépitent. La diplomatie est en marche. L’ambassadeur belge à Jakarta, Monsieur Trentesenau tente de débloquer la situation. Nous en sommes réduits à patienter. « Ready to stand by » diraient certains pilotes… Le compte à rebours a débuté. A flux tendu, on ne peut se permettre de perdre trop de temps sur le plan de vol qui doit nous mener en Thaïlande. Profitons de ces instants d’accalmie forcée pour vous proposer quelques instantanés des territoires du Nord. Ils proviennent d’une réserve de Darwin. S’y côtoient d’énormes crocodiles pesant jusqu’à 450 kilos, des Wallabies, petits kangourous, des émeus, des autruches, des dingos (ces chiens sauvages très présent sur certaines îles de la côte est), des primates et autres oiseaux exotiques. Quelques splendides tortues de mer complètent ce très beau décor. L’occasion de rappeler que le WWF met en place des programmes de préservation de cette faune australienne. Faunes terrestre et sous-marine qui subissent aussi les effets des changements climatiques. Ces intempéries qui, deux semaines après notre départ de la côte Est, inondent à nouveau certaines régions proche de Sydney. Le ciel est lourd ce soir sur Darwin et nous attendons l’éclaircie qui nous permettra de poursuivre notre périple à travers les nuages et la moiteur de l’équateur, vers la très belle Indonésie.