Earth Challenge 2009

Ce vol fut le plus court, il nous parut une éternité tant la beauté des lieux vous ensorcelle. De quoi dissiper pour de bons les inquiétudes sur la suite du périple. Faisons le point : Nous n’irons pas en ex-Irian-jaya pour l’instant. La presse spécialisée nous confirme des combats qui en marge des élections ont fait 5 morts dans cette province indépendantiste. La loi des séries a voulu qu’un avion cargo s’écrase à Wamena, notre aérodrome de destination en Papua. Six personnes y ont laissés leur vie. En accord avec les autorités indonésiennes et l’efficace ministère belge des affaires étrangères, nous mettrons le cap vers Darwin en Australie pour rejoindre l’Indonésie via le Timor. Cela c’est une autre histoire…

Revenons à ce moment d’éternité : De Dunk Island , l’île aux papillons, nous mettons le cap sur le Reef. La grande barrière de corail. Une merveille de nature qui cache pourtant une fragilité immense. Nos ULM en formation survolent ce temple où le turquoise et les eaux cristallines d’une transparence inouïe s’offrent à nos yeux ébahis. Un temple qui en surface abrite des centaines d’oiseaux et dont l’homme fissure peu à peu les fondations. Le réchauffement global menace aussi ce joyau du patrimoine mondial. Une augmentation de température des eaux suffirait à affaiblir durablement ces récifs. La faune et la flore y sont en danger. Et au bout de la chaîne, c’est l’homme qui trinquera. Savez-vous qu’un récif corallien peut fournir chaque année plus de 15 tonnes de poissons et fruits de mer par kilomètres carrés ? De quoi nourrir 2500 personnes…

Ce survol c’est donc un témoignage, un appel à votre bon sens… nos comportements peuvent avoir des effets néfastes à des dizaines de milliers de kilomètres de chez nous. Le réchauffement c’est l’affaire de tous. Et comme l’écrivit sitting bull : « La terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre ». Ce vol fut le plus court, certes. Mais nous y avons laissés un part de nous-mêmes… avec humilité, une part d’éternité.